Parce que les hommes qui vivent seuls ne vérifient pas l’état de leur peau et passent à côté des symptômes du mélanome, et sont ainsi diagnostiqués à un stade plus avancé, ils constituent la cible a plus vulnérable à ce type de cancer, conclut cette étude suédoise basée sur près de 30.000 patients. Ainsi, les hommes célibataires ont un risque accru de plus de 30% de décès d’un mélanome, dans les 5 ans. Ces conclusions, publiées dans le Journal of Clinical Oncology, rappellent à tous, hommes ou femmes, de faire preuve de vigilance sur des grains de beauté ou des marques suspectes apparaissant sur la peau. Le mélanome peut être un cancer agressif et son pronostic repose sur un diagnostic et un traitement précoces.
Le mélanome est la forme la plus grave de cancer de la peau, il peut être très agressif et se propager rapidement dans les ganglions lymphatiques et à d'autres organes. Chaque année, en France, plus de 11.000 nouveaux cas sont diagnostiqués, avec une incidence similaire chez les hommes et chez les femmes, entraînant plus de 1.600 décès.
Les chercheurs du Karolinska Institutet ont mené cette étude en population suédoise, auprès de 27.235 patients diagnostiqués avec un mélanome malin, la forme la plus sévère de cancer de la peau. Ces patients ont été suivis durant 8 ans en moyenne. Les chercheurs souhaitaient voir si le diagnostic et son stade, le pronostic et la survie sont associés au statut « marital » (ou la vie en couple). Ils ont recueilli ces données à partir des registres d'état civil et, ont également pris en compte des facteurs de confusion possibles comme l'âge, le niveau d'éducation, l'environnement de vie (urbain ou rural), l'année du diagnostic et les caractéristiques tumorales (site, données biologiques)
Globalement, l'analyse constate :
· Un taux de survie à 5 ans de 92 % pour les femmes et 85 % pour les hommes,
· Parmi les patients vivant en couple, l'âge moyen du diagnostic est de 55 ans pour les femmes et de 64 ans pour les hommes,
· Parmi les patients vivant seuls, l'âge moyen du diagnostic est de 68 ans pour les femmes et 63 ans pour les hommes.
· Quel que soit le groupe d'âge, les hommes célibataires sont diagnostiqués à un stade significativement plus avancé.
· C'est le cas également chez les femmes, mais seulement au-delà de l'âge de 70 ans.
· Au final, après ajustement avec les facteurs de confusion, les hommes célibataires ont un risque accru de 40% de diagnostic à un stade tumoral plus avancé que les hommes vivant avec un partenaire. La différence de risque est
– de 42% pour le diagnostic de stade II vs I
– de 43% pour le diagnostic de stade III ou IV vs I.
· En termes de survie, les hommes célibataires ont un risque accru de 31% de décès de la maladie à 5 ans vs les hommes vivant avec un partenaire.
Des liens donc concordants et significatifs, même après ajustement, et qui rappellent à tous, hommes ou femmes, de faire preuve de vigilance :
Quelques trucs pour suspecter un mélanome :
Le mélanome est plutôt asymétrique avec 2 moitiés très différentes, de forme irrégulière, avec généralement une bordure dentelée ou en lambeaux, coloré avec un mélange de 2 ou plusieurs couleurs, fréquemment de diamètre >6 mm et a tendance à s'élargir. Les mélanomes peuvent apparaître partout sur le corps, mais le dos, les jambes, les bras et le visage sont des sites de localisation les plus fréquents (Source : National health Service britannique).
Source: Journal of Clinical Oncology March 31 2014 doi: 10.1200/JCO.2013.52.7564 Later Stage at Diagnosis and Worse Survival in Cutaneous Malignant Melanoma Among Men Living Alone: A Nationwide Population-Based Study From Sweden (Visuel © juefraphoto – Fotolia.com)
Pour en savoir plus sur le Mélanome