Certaines mutations génétiques prédictives du risque de mélanome, sur un gène en particulier, POT1, viennent d’être identifiées par ce séquençage du matériel génétique de près de 200 personnes à antécédents familiaux de mélanome malin, la forme la plus grave de cancer de la peau. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Nature Genetics constituent un nouveau pas vers l’identification précoce des familles à risque élevé de cancer de la peau.
On estime que près de 10 % des personnes atteintes de mélanome ont un parent au premier degré déjà diagnostiqué et que 1 % d'entre elles ont 2 parents au premier degré ou plus, déjà diagnostiqués. Un certain nombre de variations de gènes ont déjà été identifiées comme augmentant le risque de mélanome.
Les chercheurs du Wellcome Trust Sanger Institute en collaboration avec d'autres instituts de recherche internationaux, ont cherché à identifier de nouvelles variations génétiques pouvant augmenter le risque de mélanome et donc permettre une détection précoce des personnes à risque génétique élevé. Leur étude a porté sur 184 personnes, recrutées au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Australie, issues de 105 familles comportant soit de nombreux membres affectés par le mélanome, soit des membres avec mélanomes multiples ou ayant développé un mélanome à un âge très précoce.
Des variantes non identifiées chez des personnes non atteintes : L'étude a identifié de nouvelles variantes génétiques chez certaines familles atteintes de mélanome, et, en particulier des variations du gène POT, chez 105 familles, qui entraînent l'absence de production d'une protéine du même nom qui participe à la régulation des télomères et qui absente, contribue au développement du cancer. De plus, ces familles ne présentaient pas d'autres variations déjà connues (comme dans les gènes CDKN2A et CDK4) comme favorisant le risque de mélanome.
Une dysfonction dans la protection des télomères : Or d'autres études avaient déjà identifié cette dysfonction qui réduit la protection des télomères par ces variantes POT1 comme une cible d'intervention thérapeutique possible. Des variations qui affecteraient 4 % des familles « à mélanome ». Ici, les auteurs suggèrent que l'identification précoce des familles présentant ces variantes pourrait permettre de mieux gérer leur risque élevé de cancer de la peau. C'est donc un pas en avant pour les personnes ayant des antécédents familiaux de mélanome, même si les implications cliniques ne sont pas immédiates. En attendant, rappellent les auteurs, réduire son risque est possible en évitant la surexposition au soleil et aux UV artificiels.
Source: Nature Genetics March 30 2014 doi:10.1038/ng.2947 POT1 loss-of-function variants predispose to familial melanoma (Visuel@Welcome Images Anne Weston, LRI, CRUK)
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