Les femmes jeunes ont tout intérêt à limiter leur consommation de viande rouge. Déjà liée, en cas d’apport trop important, à différents cancers, troubles métaboliques et cardiovasculaires, la consommation de viande rouge est associée, avec cette étude de Harvard, menée sur près de 90.000 femmes, au cancer du sein chez la femme jeune. Les conclusions, publiées dans le British Medical Journal, engagent les femmes à privilégier d’autres sources de protéines, comme le poulet, les noix ou les lentilles.
Déjà associée au cancer du côlon, de la vessie mais aussi au risque de diabète surtout lorsqu'elle est transformée, au risque cardiovasculaire, et, au-delà de 100 g par jour à un risque de décès prématuré accru de 20%, l'apport de viande rouge apparaît ici associé aussi au risque de cancer du sein, chez la femme plutôt jeune. Cette étude est, de plus, l'une des première à aborder l'influence de l'alimentation dans le risque de cancer du sein.
Les chercheurs de la Harvard School of Public Health et de la Shahid Beheshti University (Iran) ont suivi l'apport alimentaire en protéines de 88.803 infirmières et leur risque de cancer du sein sur une période de 20 ans. Ils se sont intéressés particulièrement au lien possible entre la consommation totale de viande rouge non traitée et transformée, avant la ménopause, et le risque ultérieur de cancer du sein, tout en prenant en compte les autres sources de protéines (volaille, poissons, œufs…). Les facteurs de confusion possibles comme les antécédents familiaux de cancer du sein ou la consommation d'alcool et le tabagisme ont été pris en compte.
Au cours de la période de suivi de 20 ans, les chercheurs ont enregistré 2.830 cas de cancer du sein enregistrés. L'analyse constate que,
· une plus grande consommation de viande rouge est associée à un risque accru de 22% de cancer du sein (RR : 1,22) -pour une consommation de viande rouge dans « les 20% les plus élevées » vs « 20% les moins élevées »- ,
· des apports plus élevés de protéines telles que la volaille, le poisson, les œufs, les légumineuses et les noix ne sont pas associés à un risque accru de cancer du sein,
· une plus grande consommation de volaille est même associée à un risque plus faible de cancer du sein chez les femmes ménopausées (RR : 0,73),
· consommer une portion de légumineuses (noix, pois, lentilles) chaque jour, à la place d'une portion de viande rouge est associé à une réduction de 15% du risque de cancer du sein et de 19% chez les femmes pré-ménopause,
· consommer une portion de volaille chaque jour, à la place d'une portion de viande rouge est associé à une réduction de 17% du risque de cancer du sein, et de 24% chez les femmes pré-ménopause,
· consommer une portion d'apports combinés légumineuses-noix- volaille-poisson chaque jour, à la place d'une portion de viande rouge est associé à une réduction de 14% du risque de cancer du sein.
Les femmes jeunes ont tout intérêt à remplacer la viande rouge par une combinaison d'autres sources de protéines, « plus saines ». Les auteurs rappellent que réduire la consommation de viande rouge à 70g par semaine ou moins permet aussi de réduire le risque de cancer de l'intestin. Ils précisent aussi que la viande rouge et la viande transformée ne sont pas les seuls facteurs alimentaires de risque de cancer du sein. La consommation d'alcool et, plus largement le surpoids et l'obésité sont des facteurs déjà confirmés du risque.
BMJ June 10 2014 doi: 10.1136/bmj.g3437 Dietary protein sources in early adulthood and breast cancer incidence: prospective cohort study (Visuel © liza5450 – Fotolia.com)
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