Ces dermatologues de l’Université du Queensland (UQ- Australie) apportent une indication précieuse à leurs collègues, dans l’évaluation, en pratique clinique, du risque de mélanome chez un patient. Si le nombre de nævi est bien une indication du niveau de risque, celui des différents types de nævi doit également être pris en compte. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Investigative Dermatology, incitent donc les dermatologues à répertorier ces types, réticulaire, globulaire ou encore non spécifique, pour faire leur pronostic.
L’auteur principal, le professeur Rick Sturm, chercheur au Diamantina Institute de l’UQ explique que son équipe s’était donné pour objectif d’identifier les bases génétiques des différentes classes de nævus et de comprendre leur incidence sur le risque de mélanome. L’équipe identifie avec cette recherche, les variations génétiques spécifiques affectant le nombre et les types de nævus sur le corps. Cette découverte semble confirmer que le nombre de nævi de chaque catégorie peut permettre une évaluation plus complète du risque de mélanome -plutôt que simplement le nombre de nævi tous types confondus.
Le nombre de types différents de nævi permet un pronostic plus précis
L’étude a suivi durant 9 ans plus de 1200 participants, dont la moitié atteints de mélanome. 3 classes de grain de beauté clés, réticulaire, globulaire et non spécifique, ont été grossies au dermatoscope afin d'évaluer leur structure et leur implication dans le risque de développement de mélanome. Ces résultats ont ensuite été complétés par des tests génétiques, qui ont révélé des variations dans 4 gènes majeurs. L’équipe constate que les patients qui présentent davantage de motifs de grains de beauté non spécifiques présentent un risque de mélanome accru de 2% avec chaque nævus supplémentaire. Alors, qu’avec l’âge, les patients ont tendance à développer des grains de beauté non spécifiques de plus en plus nombreux, cela suggère que leur risque de mélanome augmente. L’analyse montre en particulier que :
- les types globulaires diminuent avec l’âge ;
- les types réticulaires diminuent également avec le temps, mais sont plus susceptibles de dégénérer vers un type non spécifique.
Des gènes influencent les différentes formes de grains de beauté : la recherche identifie ainsi des relations majeures entre les gènes et le nombre de types de nævus : certains types de gènes influencent en effet le nombre de types différents de naevi. Le gène IRF4 en particulier influe fortement sur cette variété des grains de beauté.
Des résultats qui peuvent aider les dermatologues à mieux conseiller les patients susceptibles de présenter un risque de mélanome. Car, pendant longtemps, les cliniciens se sont intéressés principalement intéressés aux pigments des naevi pour estimer le risque de mélanome.
L’idée ici est d’utiliser le dermatoscope et l'imagerie, et de s’intéresser au nombre de types différents de naevi.
Source: Journal of Investigative Dermatology August 2019 DOI: 10.1016/j.jid.2019.05.032 Genes determining nevus count and dermoscopic appearance in Australian melanoma cases and controls
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