Cette nouvelle étude épidémiologique, menée à l’Université de Toronto confirme l’augmentation continue de la survie au cancer du sein. Au Canada, lieu de l’étude, en 15 ans, les taux de survie ont augmenté de 26 %. Ces nouvelles données, publiées dans le Journal of the National Comprehensive Cancer Network viennent confirmer les progrès des traitements, mais aussi des stratégies de dépistage qui permettent une prise en charge plus précoce de la maladie. Cependant l'analyse alerte sur la prévalence élevée d'effets secondaires cardiovasculaires durables.
L’auteur principal, Amy Kirkham, professeur de kinésithérapie et d'éducation physique à l'Université de Toronto est une spécialiste de la santé cardiaque des femmes au Canada et en particulier sur la prévention et le traitement du risque de maladie cardiaque liée au traitement du cancer du sein. Ses travaux l’ont donc conduite à travailler sur les taux de survie des femmes ayant des antécédents de cancer du sein. Au Canada, la seule statistique datait de 2007, ce qui a incité l’équipe à faire ce nouveau bilan épidémiologique.
La survie a doublé en 15 ans
L’étude a estimé la prévalence des survivantes du cancer du sein au Canada en 2022, à partir des statistiques annuelles de cancer de la Société canadienne du cancer.
- au cours de la période de 15 ans de 2007 à 2021, 370.756 patientes (soit un taux de 2,1 % en population générale féminine adulte au Canada en 2022) ont reçu un diagnostic de cancer du sein ;
- 86 % de ces femmes sont des survivantes du cancer du sein en 2022 ;
- la prévalence des survivantes du cancer du sein en population féminine générale a doublé : il y a 2,5 fois plus de survivantes vs la dernière estimation en 2007 ;
- les survivantes du cancer du sein représentent 1 % des femmes appartenant à la tranche d'âge active et d'éducation des enfants et 5,4 % des femmes plus âgées, soit 65 ans et plus.
Des traitements plus efficaces mais des effets secondaires à court et à long terme : ces effets secondaires sont bien là, en dépit des efforts de recherche pour tenter de les réduire. Et ces effets augmentent le risque de décès d'autres causes telles que de maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie d'Alzheimer, les maladies du foie et d'autres résultats de santé non mortels.
« La cause la plus fréquente de décès chez les femmes atteintes d'un cancer du sein reste la maladie cardiaque »
Maladie cardiaque post-cancer : une analyse supplémentaire menée sur les données d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque et les dépenses de santé associées révèle que
2 % des femmes diagnostiquées d'un cancer du sein entre 2007 et 2021 subissent une hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Ces insuffisances cardiaques associées au cancer du sein entraînent des dépenses de santé de 25 % plus élevées que celles associées en moyenne à l’insuffisance cardiaque, mais sans cancer du sein.
Compte tenu des coûts excessifs de ces soins de santé mais aussi de la réduction drastique de la qualité de vie associée aux effets secondaires à long terme et au risque de décès relevé chez ces femmes survivantes du cancer du sein, il nous faut renforcer les interventions de soutien durant le traitement et au cours du rétablissement.
« L'objectif est aussi de développer de nouvelles thérapies pour améliorer la santé des femmes après le cancer ».
Source: Journal of the National Comprehensive Cancer Network Sept, 2022 DOI: 10.6004/jnccn.2022.7028 Prevalence of Breast Cancer Survivors Among Canadian Women
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