L’immunothérapie après une chirurgie du cancer de la vessie montre d’excellents taux de survie sans cancer, conclut cette étude de cancérologues du Mount Sinai Hospital (New York), présentée lors de la Réunion annuelle de l’American Urological Association (AUA). Un nouveau protocole thérapeutique prometteur et qui pourrait bientôt devenir la norme pour les patients atteints d’un cancer de la vessie métastatique, suggèrent les chercheurs.
L’auteur principal, le Dr Matthew Galsky, directeur du Service d’oncologie médicale génito-urinaire, du Mount Sinai Tisch Cancer Center, rappelle que 200.000 personnes meurent chaque année du cancer urothélial dans le monde. La chirurgie d’ablation de la vessie, du rein et de l’uretère est restée la norme de soins pour le cancer urothélial propagé aux muscles ou aux ganglions lymphatiques environnants. Cependant, la moitié des patients rechutent avec un cancer métastatique mortel.
Il n’existe à ce jour aucun consensus sur les traitements post-chirurgicaux qui pourraient réduire le risque de récidive.
L’immunothérapie post-chirurgie permet de réduire le risque de récidive
du cancer urothélial de la vessie ou d’autres sites des voies urinaires, s’étant déjà propagé au muscle et posant donc un risque élevé de récidive, confirme cette étude. Ces résultats appuient l’administration de l’immunothérapie nivolumab comme traitement adjuvant après la chirurgie et appellent à adopter cette nouvelle norme de soins pour les patients atteints d’un carcinome urothélial invasif musculaire.
L’essai de phase III randomisé, en double aveugle, nommé CheckMate 274, a été mené auprès de 700 patients, dont la moitié ont reçu du nivolumab et l’autre moitié un placebo après avoir subi une intervention chirurgicale avec chimiothérapie au préalable. Cette nouvelle analyse des données de suivi à plus long terme (après des résultats préliminaires l’année dernière) confirme que l’immunothérapie administrée après une intervention chirurgicale pour le cancer de la vessie et d’autres cancers urothéliaux peut réduire le risque de récidive du cancer :
- sur un minimum de 11 mois de suivi, les patients ayant reçu du nivolumab ont un risque réduit de 30 % de développer une récidive de leur cancer – vs placebo ;
- les participants dont les tumeurs sont porteuses du gène PD-L1, ce qui les rend plus sensibles au nivolumab bénéficient de taux de rémission encore plus élevés.
L’essai, financé par Bristol Myers Squibb, est toujours en cours.
Source: American Urological Association (AUA) annual meeting/The Mount Sinai Hospital and School of Medicine 14 May, 2022 Immunotherapy after bladder cancer surgery shows excellent cancer-free survival rates
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