Les biopsies liquides peuvent considérablement aider au diagnostic, au traitement de certains cancers comme le cancer de la vessie ou les tumeurs nerveuses, rappelle cette équipe de médecins et biologistes de l'Université de Washington. Ils plaident eux-aussi pour le recours aux biopsies de sang et d'urine pour des thérapies anticancéreuses mieux personnalisées. Un pas supplémentaire vers la médecine de précision, documenté par 2 études publiées dans la revue PLoS Medicine.
L’équipe de St. Louis décrit le potentiel des biopsies liquides pour identifier et suivre la croissance tumorale dans 2 cancers très différents : le cancer de la vessie et les tumeurs des nerfs périphériques. En dépit des profondes différences entre ces cancers et leurs biopsies associées, les études démontrent, à nouveau, les bénéfices possibles de ces techniques diagnostiques dans la lutte contre le cancer.
De nouvelles preuves d’intérêt des biopsies liquides dans la gestion des cancers complexes à diagnostiquer et à traiter
La première étude décrit le développement d'une biopsie urinaire permettant surveiller le cancer de la vessie. A partir d’un échantillon d'urine facile à prélever, les médecins sont aujourd’hui capables de déterminer si le traitement initial a éradiqué le cancer ou laissé des cellules cancéreuses. Cette nouvelle connaissance devrait pouvoir éviter de nombreuses chirurgies inutiles. Car aujourd’hui, les patients atteints d'un cancer de la vessie ayant envahi le muscle sous-jacent subissent généralement une chimiothérapie suivie d'une intervention chirurgicale pour retirer la vessie. L'ablation de la vessie, qui peut également inclure l'ablation de la prostate et des vésicules séminales pour les hommes, et l'ablation de l'utérus, des ovaires et d'une partie du vagin pour les femmes, réduit le risque de récidive du cancer. Mais certains patients peuvent bien répondre à la chimiothérapie initiale et ne pas avoir à subir ces procédures.
La deuxième étude décrit une biopsie sanguine pour diagnostiquer une tumeur des gaines des nerfs périphériques. Ce cancer rare est causé par une maladie génétique héréditaire appelée neurofibromatose de type 1 (NF1). Chez les patients atteints de NF1, il est très difficile de déterminer si les tumeurs qui se développent dans la gaine nerveuse sont bénignes ou malignes. Les patients atteints de NF1 sont prédisposés à développer un cancer, et les tumeurs des gaines nerveuses périphériques sont la cause la plus fréquente de décès chez ces patients. Ces cancers proviennent généralement de tumeurs bénignes aussi, dans de plus rares cas, de tumeurs malignes.
Ces 2 études apportent de nouvelles preuves de l’intérêt des biopsies liquides dans la gestion des cancers complexes à diagnostiquer et à traiter, résume l’auteur principal, le Dr Aadel A. Chaudhuri, professeur de radio-oncologie et oncologue clinicien au Siteman Cancer Center : « Pour le cancer de la vessie, si une biopsie urinaire permet de détecter si la chimiothérapie précoce a totalement éradiqué la tumeur, cela va éviter un très grand nombre de procédures invasives inutiles qui entraînent des effets indésirables. Pour la NF1, être capable de distinguer les tumeurs cancéreuses des tumeurs précancéreuses ouvre la porte à la détection précoce dans tout l’éventail des cancers héréditaires ».
Bien que le test ne soit pas encore assez sensible pour guider les décisions de traitement, ces travaux marquent une étape vers un diagnostic non invasif et précieux pour la décision thérapeutique mais aussi pour la qualité de vie des patients. La méthode analyse, « de manière classique » l'ADN dans un échantillon d’urine/de sang qui permet d’identifier les tumeurs.
L'analyse de l'ADN est néanmoins corrélée -dans une certaine mesure- avec la réponse au traitement.
Source: PLoS Medicine Aug. 31, 2021
DOI : 10.1371/journal.pmed.1003732 Urine tumor DNA detection of minimal residual disease in muscle-invasive bladder cancer treated with curative-intent radical cystectomy: a prospective cohort study
DOI : 10.1371/journal.pmed.1003734 Cell-free DNA ultra-low-pass whole genome sequencing distinguishes malignant peripheral nerve sheath tumor (MPNST) from its benign precursor lesion