Cette large méta-analyse menée par une équipe internationale, composée de chercheurs des plus prestigieuses universités, révèle l’ampleur quasi-mondiale des effets cancérigènes du bronzage artificiel. L’analyse qui porte sur plus de 400.000 participants estime en effet à 20 à 35% le taux d’exposition en population générale et à 10.000 nouveaux cas de mélanome et 450.000 d’autres cancers de la peau attribuables, chaque année, aux U.V. artificiels. Le bronzage artificiel était un carcinogène connu, la portée de l'exposition ne peut plus être ignorée.
Le bronzage artificiel est classé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme un agent cancérigène du groupe 1, associé au mélanome et aux autres cancers de la peau. De précédentes études ont tenté des estimations de l'incidence des cancers liés aux UV artificiels aboutissant à plus de 3.400 cas de mélanome chaque année en Europe et plus de 170 000 cas de NMSC chaque année aux États- Unis. Ainsi, l'étude menée par l'Institut de recherche international sur la prévention (iPRI) et l'European Institute of Oncology (Italie), publiée en juillet 2012 dans le BMJ, qui montrait que chaque séance d'U.V. supplémentaire en cabine augmente de 1,8% le risque de mélanome et que cette augmentation du risque double chez les plus jeunes. En France, on a estimé qu'un cas de mélanome sur deux, sur les 8.000 nouveaux cas recensés chaque année, était attribuable aux cabines U.V. Cependant toutes ces données restaient disséminées et les chercheurs de l'Université de Californie-San Francisco, de Stanford, de Cambridge, de Berkeley ont voulu cerner l'ampleur du problème.
Faire une synthèse de la prévalence internationale de l'exposition au bronzage artificiel et de ces effets cancérigènes, en particulier chez les jeunes, c'est l'objectif de cette recherche (près de 2.000 articles scientifiques sélectionnés) et de cette méta-analyse de 88 études au final, portant au total sur 406.696 participants.
· la prévalence du bronzage artificiel dans les différentes catégories d'âge ressort à,
– pour au moins une exposition :
§ 35,7 % pour les adultes,
§ 55,0% pour les étudiants (universités),
§ 19,3% pour les adolescents.
– Pour une exposition au cours de l'année précédente :
§ 14,0 % pour les adultes,
§ 43,1% pour les étudiants,
§ 18,3% pour les adolescents.
· Le risque lié au bronzage artificiel
– de mélanome est estimé entre 2,6 et 9,4%
– d'autre cancer de la peau de 3 à 21,8%.
Cela signifie qu'aux Etats-Unis, en Europe et en Australie, au moins 10.000 nouveaux cas de mélanome et 450.000 nouveaux cas d'autres cancers de la peau sont attribuables au bronzage artificiel. Donc un problème de Santé publique…de grande ampleur.
Source: JAMA Dermatology January 29, 2014 doi:10.1001/jamadermatol.2013.6896 International Prevalence of Indoor Tanning A Systematic Review and Meta-analysis (Visuel © RG. – Fotolia.com)
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