Une virothérapie massive à base de 100.000 milliards d’unités du virus de la rougeole vient d’avoir raison d’un cancer disséminé, un myélome multiple, chez une patiente âgée de 50 ans. Alors que la recherche travaille depuis de très nombreuses années la piste des virus oncolytiques, ces virus capables d’infecter uniquement les cellules cancéreuses et de les détruire tout en épargnant les cellules saines, c’est la première tentative réussie de virothérapie massive par voie intraveineuse. C'est un succès, puisque la patiente est restée en rémission près de 9 mois.
Ce méga vaccin anti-rougeole est en effet venu à bout d'un myélome, un cancer du sang qui affecte la moelle osseuse et dont, à ce stade, le pronostic est une survie limitée à 2 ans. La patiente avait déjà été traitée par chimiothérapie et greffe de cellules souches, sans réponse satisfaisante. Les tumeurs ont continué à se développe, jusqu'à cet essai clinique, mené à la Clinique Mayo.
Le « vaccin » soit, 100.000 milliards de virus de la rougeole –suffisant à vacciner 10 millions de personnes- a entraîné une première réaction négative avec une forte poussée de fièvre puis, 36 heures plus tard, une réduction progressive des tumeurs jusqu'à disparition quelques semaines plus tard. En revanche, chez un autre patient, le traitement n'a pas pu empêcher la croissance des tumeurs.
Si la recherche sur les virus oncolytiques a débuté il y a des dizaines d'années, et la virothérapie oncolytique a déjà eu recours à de nombreux virus (Herpès, rougeole, parvovirus, réovirus) capables de s'attaquer de manière sélective aux cellules cancéreuses, c'est la première étude clinique à démontrer une rémission chez un patient présentant un cancer disséminé. La prochaine étape pour les chercheurs sera un autre essai clinique sur un plus grand nombre de patients.
Source: Mayo Clinic May 13, 2014 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.mayocp.2014.04.003 Proceedings Remission of Disseminated Cancer After Systemic Oncolytic Virotherapy
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