Après le succès tout récent de cette virothérapie oncologique massive à base de virus de la rougeole, ce nouvel essai du Harvard Stem Cell Institute confirme la voie prometteuse des oncovirus. Cette fois ce sont des cellules souches chargées avec le virus de l'herpès qui ont été chargées d’attaquer une tumeur cérébrale. Avec succès, mais à ce stade, chez l’animal. Le point avec le Journal of the National Cancer Institute.
Les scientifiques du Massachusetts General Hospital proposent ici une nouvelle stratégie oncolytique pour attaquer, sélectivement, les cellules tumorales. Les cellules souches chargée en virus et encapsulées dans un gel injecté sur les tumeurs, améliorent significativement la survie chez l'animal. Leur recherche a été menée sur des souris modèles de glioblastome multiforme, une tumeur cérébrale à faible pronostic.
Le Dr Khalid Shah, chef de service Imagerie moléculaire au Massachusetts General Hospital rappelle les multiples tentatives de phase 1 et 2 pour traiter les tumeurs du cerveau, avec la technique des virus oncolytiques, dont herpès simplex, mais, jusque-là, avec un succès limité. Le virus herpès simplex oncolytique est particulièrement prometteur car il va infecter naturellement les cellules du cerveau au cours de la division. Mais l'obstacle, jusqu'à cette recherche, était de parvenir à faire « travailler » suffisamment longtemps le virus de l'herpès sur le site de la tumeur.
L'équipe a donc opté pour les cellules souches mésenchymateuses (CSM), des cellules souches multipotentes capables de produire les différentes cellules spécialisées présentes dans les tissus squelettiques. Ces cellules sont de bons véhicules d'administration de médicaments, car elles déclenchent une réponse immunitaire minime et elles peuvent également être utilisées pour transporter des virus oncolytiques. L'équipe a donc chargé le virus de l'herpès dans des CSM humaines puis a injecté ces cellules chargées (en rouge) et encapsulées dans un gel biocompatible dans les tumeurs de glioblastome (en vert) développées chez la souris. Le gel a gardé les cellules souches en vie plus longtemps, ce qui a permis au virus de se répliquer et de tuer les cellules cancéreuses.
Une approche prometteuse pour toutes les tumeurs solides : Alors que 70-75% des patients atteints de glioblastome doivent subir une intervention chirurgicale pour réduire la tumeur, ces CSM chargées de virus oncolytique et encapsulées dans un gel représentent une voie anti-tumorale prometteuse. Car grâce au gel, l'approche peut permettre de surmonter les problèmes associés aux procédures oncolytiques en cours de test, non seulement pour les tumeurs cérébrales, mais pour d'autres tumeurs solides.
Source: Journal of the National Cancer Institute May 16, 2014 Stem cells loaded with multimechanistic oncolytic herpes simplex virus variants for brain tumor therapy (Visuel@Khalid Shah / MGH)
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