Chaque femme est exposée à des produits chimiques qui peuvent augmenter son risque de cancer du sein. Jusque-là aucune étude n’avait exploré le lien entre les produits chimiques toxiques et le risque de cancer du sein. Pourtant, réduire ces expositions pourrait sauver de nombreuses vies. Toutes ces expositions ne sont pas forcément évitables, mais l’identification des principaux facteurs chimiques et toxiques de risque de cancer du sein, par ces scientifiques du Silent Spring Institute (Massachussets) permet de rappeler les priorités environnementales pour la prévention du cancer du sein, à la fois aux autorités sanitaires et aux femmes, dans la mesure où elles peuvent y échapper. Les conclusions à paraître dans la revue Environmental Health Perspectives constituent une première étape vers l’identification de biomarqueurs précis de ce risque environnemental.
L'étude documente également la présence dans le corps des femmes de ces différentes substances chimiques, déjà associées, par des études sur l'animal, au risque de cancer mammaire. Un premier niveau de preuves, alors que ces facteurs chimiques de risque de cancer mammaire chez les rats sont fréquemment associés au cancer du sein chez les femmes, précisent les auteurs qui rappellent ainsi la position de l'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (CIRC). Le Dr Ruthann Rudel, directeur de recherche au Silent Spring et son équipe souhaitent ainsi apporter une hiérarchisation des substances « du quotidien » à éviter, recommander des méthodes pour mesurer la présence de ces substances cancérigènes possibles dans le corps des femmes et faire avancer ainsi la recherche dans le cancer du sein. Seuls 5 à 10% des cancers du sein sont liés à un risque génétique élevé, 80% des femmes atteintes d'un cancer du sein sont les premiers cas constatés dans la famille…
17 produits chimiques qui causent des tumeurs mammaires chez l'animal et auxquels les femmes sont largement exposées : Il s'agit notamment de produits chimiques présents dans l'essence, le diesel et autres gaz d'échappement des véhicules (benzène, butadiène…), les retardateurs de flamme, les textiles anti-tâches ou les détachants (perchlo), certaines mousses d'ameublement (styrène), les décapants pour peinture (chlorure de méthylène et autres solvants), et sous-produits de désinfection dans l'eau potable.
Quelques mesures à prendre pour réduire son exposition :
· Ne pas laisser le moteur tourner et couper rapidement le contact à l'arrêt pour réduire l'exposition aux fumées d'essence ou de diesel,
· opter pour du matériel électrique de préférence (tondeuse et autres matériels de jardin),
· bien aérer pour limiter les fumées de cuisson et limiter la consommation d'aliments brûlés (barbecue).
· éviter les meubles avec mousse de polyuréthane ou traités avec des retardateurs de flamme
· éviter les produits d'ameublement traités « anti-tâches » et le nettoyage par perchloréthylène,
· filtrer l'eau potable,
· réduire l'exposition aux produits chimiques de l'air intérieur en optant pour un nettoyage avec des chiffons et serpillières humides.
Les US National Institutes of Health ont d'ores et déjà intégré les recommandations de l'étude et se prépare à faire des tests sur près de 50.000 femmes pour préciser les niveaux de risque et identifier ainsi les principaux biomarqueurs de risque de cancer du sein.
Source: Environmental Health Perspectives (à paraître) New Exposure Biomarkers as Tools for Breast Cancer Epidemiology, Biomonitoring, and Prevention: A Systematic Approach Based on Animal Evidence Fact Sheet, Press Release via Silent Spring Institute Scientists Identify Highest Priority Toxic Chemicals to Target for Breast Cancer Prevention
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