De nombreuses études expérimentales et cliniques confirment aujourd’hui les propriétés anticancéreuses de l’aspirine, cette étude du National Cancer Institute confirme son efficacité en prévention du plus meurtrier de tous les cancers gynécologiques, le cancer de l’ovaire. Les conclusions présentées dans le Journal of the National Cancer Institute ajoutent aux preuves de l’efficacité de l’aspirine dans la lutte contre le cancer, dans la perspective de sa prise en compte en pratique clinique.
L'efficacité de l'aspirine a déjà été documentée pour la prévention du mélanome, pour la survie après chirurgie ou radiothérapie du cancer de la prostate, pour la survie en cas de cancer du côlon, ou plus généralement dans la réduction du risque de décès par cancer. Des spécialistes de l'American Cancer Society ont documenté le rôle bénéfique de l'aspirine dans la prévention des cancers au point, de conclure que le temps est proche où l'aspirine pourra faire partie intégrante des lignes directrices de la prévention des cancers. Une très récente étude, publiée dans la revue Acta Scandinavica Obstetricia et Gynecologica, vient également de conclure qu'une prise quotidienne d'aspirine réduit de 40% le risque d'une forme agressive du cancer de l'ovaire.
Cette méta-analyse de 12 études épidémiologiques, portant au total sur 20.000 participantes, dont 8.000 survivantes de différents cancers, vient confirmer le bénéfice anticancéreux de l'aspirine sur le cancer de l'ovaire. Parmi les participantes,
· 18% avaient utilisé régulièrement de l'aspirine,
· 24 % d'autres médicaments que l'aspirine ou des AINS,
· 16% du paracétamol.
L'analyse conclut
· qu'une prise régulière d'aspirine réduit de 20% le risque de développer le cancer de l'ovaire,
· qu'une prise régulière d'autres AINS réduit le risque de 10%,
· à l'absence de corrélation entre le paracétamol et le risque de cancer de l'ovaire.
Quel mécanisme derrière cet effet anticancéreux ? Bien que ces résultats soient concordants ceux d'autres études, les chercheurs demandent confirmation, avant d'intégrer la prise régulière d'aspirine en pratique clinique, en particulier pour les patientes à risque élevé. Le Pr Britton Trabert, auteur principal, explique que des études supplémentaires sont nécessaires pour explorer l'équilibre délicat du rapport bénéfice risque de l'aspirine en prévention des cancers et déterminer précisément le mécanisme sous-jacent. Les agents anti-inflammatoires de l'aspirine pourraient être impliqués dans ce processus, car absents du paracétamol.
Source: Journal of the National Cancer Institute February 2014 doi: 10.1093/jnci/djt453 Aspirin in Prevention of Ovarian Cancer: Are We at the Tipping Point? (Visuel NIH)
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