C’est une première mondiale et elle est française. Alors que le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l’homme à partir de 50 ans, entraîne en France 8.000 décès par an, ce nouveau traitement par ultrasons focalisés est accueilli comme une alternative très prometteuse aux thérapies standards radicales, la chirurgie et la radiothérapie. D’autant que pour le patient, les bénéfices sont grands. Epargnant les tissus sains autour de la tumeur, les ultrasons du Focal One®, c’est son nom, réduisent au maximum les risques d’incontinence et d’impuissance.
Depuis juin 2011, près de 200 patients ont bénéficié de ce nouveau traitement par ultrasons à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, basé sur un nouveau dispositif, le FocalOne®, développé par LabTau INSERM, les Hospices Civils de Lyon, en collaboration avec la société de haute technologie médicale EDAP TMS.
Le robot offre une précision de traitement jamais égalée : La technique du Le Focal One®, non-invasive, par ultrasons focalisés à haute intensité (HIFU) associe l'imagerie par IRM pour localiser les tumeurs puis la fusion de l'image d'IRM et de l'échographie 3D pour mieux cibler. L'objectif, mieux cibler pour mieux traiter la zone tumorale en épargnant les tissus sains alentours afin de limiter au maximum les risques d'incontinence et d'impuissance.
Les ultrasons qui traversent différents tissus peuvent produire au point focal une chaleur intense (entre 80 et 100°C) qui entraine la destruction instantanée et définitive du tissu atteint. 400 à 600 tirs d'ultrasons focalisés de haute intensité vont détruire, chacun, un cylindre de tissu mesurant 5 mm de long sur 1.7 mm de diamètre. L'intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale en une seule séance allant de 30 minutes à 2h en fonction du volume à traiter.
Enfin, contrairement à la radiothérapie, ce traitement n'implique pas de dose maximale et peut donc être répété. Face à certains échecs thérapeutiques, ils représentent alors une nouvelle issue pour des patients dans l'impasse.
Une intervention rapide, peu d'effets secondaires : L'hospitalisation, actuellement de 48h devrait évoluer rapidement vers une prise en charge en ambulatoire. L'intervention ne laisse aucune cicatrice ni de suites douloureuses après l'intervention. Enfin le patient voit sa continence et sa sexualité préservées.
Le risque d'incontinence éliminé ! Alors que l'incontinence est une complication très fréquente de la prostatectomie radicale -qui supprime la glande de la prostate et une partie du tissu environnant, entrainant le plus souvent une incontinence urinaire d'effort, les patients opérés par ultrasons focalisés présentent bien moins d'effets secondaires. Le service d'urologie de l'hôpital Edouard Herriot qui évalue actuellement ce traitement dans le cadre d'études multicentriques, conclut ainsi non seulement à un risque de diminution de la qualité des érections très faible et surtout à la quasi-absence de risque d'incontinence après le traitement.
et visuels: CHU Lyon
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