Les niveaux de testostérone devraient être pris en compte dans le pronostic du cancer de la prostate, même à faible risque, souligne cette étude de l’Université pontificale catholique du Chili, présentée dans le British Journal of Urology International. Des résultats qui peuvent aider les cliniciens à identifier les patients à faible risque qui devraient pourtant bénéficier d’un traitement anticancéreux agressif.
Le cancer de la prostate peut progresser extrêmement lentement chez certains patients, ce qui contribue à expliquer une partie des sur-diagnostics (par test PSA) et des sur-traitements, mais a contrario au renoncement d'une surveillance active pourtant nécessaire dans certains cas. Mesurer les niveaux de testostérone pourrait apporter un moyen fiable de détecter les patients à cancer lent mais à risque d'aggravation et de poursuivre la surveillance de ce groupe de patients.
La testostérone libre, un marqueur de gravité : Le Dr Ignacio San Francisco et ses collègues ont suivi 154 hommes atteints de cancer de la prostate à faible risque, durant plus de 3 ans, et constatent que de faibles niveaux de testostérone libre sont significativement associés au risque accru de développer un cancer plus agressif. Cette constatation ne vaut pas pour les concentrations de testostérone totale, bien qu'il y ait une tendance générale à un risque accru aux niveaux les plus faibles. C'est bien la testostérone libre, soit 1 à 2% de la testostérone totale, celle dont les molécules sont libres dans le plasma et disponibles pour alimenter les cellules cibles donc la plus biologiquement active qui est ici en cause.
Bref, de faibles niveaux de testostérone ne constituent pas une protection contre l'aggravation du cancer, contrairement à certaines idées reçues. Ensuite, sous réserve de confirmation par d'autres études, celle-ci livre de nouvelles données précieuses pour les cliniciens et leurs patients sur les facteurs de risque de progression du cancer de la prostate. Ainsi la détection de faibles valeurs de testostérone libre peut contribuer, dans les cas « tangents » à la prise de décision thérapeutique.
Source: BJU International 4 MAY 2014 DOI: 10.1111/bju.12682 Low free testosterone levels predict disease reclassification in men with prostate cancer undergoing active surveillance
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