Le carcinome basocellulaire, le plus fréquent des cancers de la peau pourra peut-être, bientôt, être traité par crème topique plutôt que par chirurgie. Les résultats de cet essai, présenté dans le Journal of Investigative Dermatology soutiennent le succès du traitement initial par imiquimod sur une période de 5 ans.
L'incidence du carcinome basocellulaire, la forme la plus courante de cancer humain, augmente avec le vieillissement de la population, à un rythme même alarmant de jusqu'à 10% par an, précisent les auteurs. Il existe donc un besoin croissant de traitement simple et efficace, pour les praticiens comme pour les patients. Cet essai qui porte sur l'efficacité de l'imiquimod, une crème cutanée topique utilisée pour traiter les lésions à faible risque carcinome basocellulaire, mais sur une période de cinq ans montre une efficacité contre la progression et la récidive des lésions. Le traitement « standard » de première intention, du carcinome basocellulaire est « tout simplement » l'excision ou la chirurgie, des gestes qui nécessitent le concours d'un dermatologue ou d'un chirurgien. C'est, parfois, monopoliser des ressources rares et spécialisés, nécessaires par ailleurs pour traiter des cas plus graves et plus complexes. Il existe donc un besoin de traitements alternatifs pouvant être administrés par des omnipraticiens, en particulier lorsqu'il s'agit de carcinome basocellulaire superficiel (Cf visuel ci-contre). C'est ici qu'intervient l'alternative « imiquimod », une crème topique qui stimule la réponse immunitaire du corps. Ce nouvel essai examine l'efficacité du traitement par l'imiquimod, à la suite d'un premier essai contrôlé randomisé ‘une durée de suivi de 3 ans. Le premier essai aboutissait, donc à 3 ans, à un taux de réussite de 83,6% pour les patients traités par imiquimod, vs 98,4% pour la chirurgie traditionnelle. Cette extension de 2 années de suivi supplémentaires aboutit à des résultats positifs à 5 ans, chez 82,5% des patients traités par imiquimod, vs 97,7% pour la chirurgie. Un taux de réponse très positif donc à l'imiquimod, 83% à 5 ans, même s'il reste inférieur aux 98% des méthodes iinvasives. C'est tout de même, il faut le reconnaître un énorme progrès -à venir : « Si vous m'aviez dit il y a 15 ans qu'un jour, nous traiterions un carcinome basocellulaire nodulaire et superficiel à faible risque avec une crème … »
Un risque de « lésions sous-marines » ? c'est un peu l'angoisse des experts, ces lésions qui peuvent émerger alors que le cancer semble avoir été traité en superficie. Mais, dans cet essai, lorsque le traitement par imiquimod est un succès dès la première année, la récidive est peu probable. En fait, la plupart des échecs thérapeutiques surviennent dans la première année de traitement. Une fois qu'une réponse immunologique s'est produite, elle reste soutenue.
Les chercheurs espèrent que ces résultats encourageront de nouvelles recherches pour développer des crèmes qui fonctionnent d'une manière similaire, et avec d'aussi bons résultats. La piste fait son chemin pour le carcinome basocellulaire avec, en plus du confort pour le patient, l'avantage de réduire la mobilisation et coût des services et des soins associés.
Surgery Versus 5% Imiquimod for Nodular and Superficial Basal Cell Carcinoma: 5-Year Results of the SINS Randomized Controlled Trial (Visuel@Journal of Investigative Dermatology)
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