La majorité des femmes qui subissent une intervention chirurgicale pour un cancer de l'ovaire présumé ne sont pas atteintes de cancer. De nombreuses équipes sont donc en recherche d’un test de diagnostic précoce. Ce nouveau test sanguin mis au point par des chercheurs de l'Université d'Uppsala et de l'Université de Göteborg ouvre l'opportunité d’un diagnostic plus précis et permet d'éviter de recourir à l'intervention chirurgicale lorsqu'elle n'est pas nécessaire. Un progrès documenté dans la revue Communications Biology qui permettrait donc une réduction drastiques des chirurgies et un traitement plus rapide et mieux ciblé des femmes atteintes.
Souvent découvert à un stade avancé, le cancer de l’ovaire entraine toujours un taux de mortalité élevé : sur 10 patientes, seules 3 à 4 survivent à 5 ans après le traitement. Il n’existe aucun test suffisamment spécifique pour justifier un dépistage généralisé. Les femmes présentant des kystes ovariens ou des symptômes subissent plutôt une échographie. Si des anomalies sont constatées, la chirurgie constitue alors le seul moyen de confirmer le développement du cancer. En conséquence, de nombreuses femmes sont opérées sans cancer, ce qui entraîne des interventions inutiles et des risques de complications inutiles.
Vers un diagnostic préopératoire plus précis du cancer de l'ovaire
« Lorsque des anomalies sont détectées à l’échographie et que le cancer est suspecté, nous opérons », témoigne l’auteur principal, Karin Sundfeldt, professeur au département d’obstétrique et de gynécologie de l’Académie Sahlgrenska de l’Université de Göteborg : « il existe un besoin énorme pour un test sanguin permettant d’identifier les femmes qui n’ont pas besoin de chirurgie ».
Son équipe a développé un test de biomarqueur basé sur l'analyse de 11 protéines. Le test, effectué à partir d'un simple échantillon de sang, est utilisé lorsque l'échographie révèle des anomalies. Ce test permettrait d’augmenter, en cas de décision de chirurgie, le taux de cancer de 1 sur 5 à 1 sur 3. Le nombre d’interventions chirurgicales inutiles serait ainsi considérablement réduit.
Un profil de biomarqueurs qui permet de détecter les cas limites et les stades précoces de la maladie. Ces résultats sont suffisamment prometteurs pour envisager désormais le dépistage précoce du cancer de l'ovaire.
L'évaluation du test se poursuit donc sur une grande échelle pour valider ces conclusions.
Source: Communications Biology 20 June 2019, DOI 10.1038/s42003-019-0464-9 High throughput proteomics identifies a high-accuracy 11 plasma protein biomarker signature for ovarian cancer, Communications Biology
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